dimanche 15 janvier 2012

Crocs, gants et masques ...

 
 
Nous sommes tous et toutes et malgré nous, les touristes de notre planète Terre.
Nous jetons nos déchets dans les poubelles et les détritus collectés  finissent sur la décharge.
Les vaches, locataires des lieux,  dégustent tout ce qui est susceptible d'être englouti.
Et cette viande appelée "de boeuf" termine sa course cuisinée dans notre assiette.
Et les restes de nos repas agonisant dans une poubelle, patientent avant d"être à nouveau déverser sur la décharge.
Ainsi va le Re-cyclage de la vie...

Qu'est-ce- qui a bien pu nous décider  à mettre en priorité cette opération Crocs, Masques, et gants?
Sans hésitation: L'observation quotidienne sur le terrain.
Le nombre de blessures et de coupures aux mains et aux pieds  fluctuent et pourtant, depuis peu, tout semble en courbe exponentielle.
Les enfants toussent depuis trop longtemps et leur râle résonne dans nos têtes..
Ce bruit anormal  vient de la gorge,  des bronches, des poumons...les sécrétions semblent grasses et elles obstruent les voies respirations.
Nez, gorge, ...les émanations nauséabondes issues de la combustion des ordures ne cessent de nourrir le mal en chacun d'eux.

Que faire? Comment agir?


Après s'être concerté, nous décidons de dégager une part du budget pour acheter des crocs, des masques et des gants.
Nous sommes bien conscients que l'idéal serait de délocaliser ces 9 familles pour qu'elles ne soient plus sur le terrain de leurs maux.

Vous pouvez imaginez le dilemme.
Certaines de ces familles ont un revenu mensuel assez élevé en comparaison à la moyenne nationale que pour changer d' activité professionnel.
Les enfants représentent une main d'oeuvre non-négligeable et très dynamique et la revente du métal collecté est lucrative.
Nous sommes bien conscients que les enfants ne devraient pas se trouver là.

Dans notre mode de fonctionnement européen, ce qui serait juste c'est d'avoir tous les enfants scolarisés.
Comment adapter notre vision occidentale au mode de vie de ces gitans khmers?
La révolution ne s'est pas faite en un jour, ni Rome d'ailleurs.
Cela prend du temps. Le temps d'être apprivoisé, le temps d'être accepté, le temps d'être écouté.


Se retrouver sur le chemin de l'école au  lieu de se perdre sur un tas d'immondices ...continuellement à l'affût du bout de métal ou de cannette pour quelques dollars par jour.